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Antoine Voyage...
10 septembre 2008

Le Salar d'Uyuni, rêver les yeux ouverts

Je quitte Potosi après une soirée karaoké-arrosée.

C'est ce genre de soirée non prévue où l'on se retrouve à plusieurs voyageurs dans un club karaoké. Dans une ambiance un brin électrisée, survoltée, surwattée, imbibée, nous passons la soirée à rire, à discuter, à essayer de chanter.
Ils n'avaient pas "Les Corons" de Pierre Bachelet mais Nicolas, qui l'avait sur son lecteur MP3 nous a permis, à nous deux surtout, d'en faire notre chant de réveil, de "bonne nuit", de voiture. Ah les années 80, quelle source inépuisable de tubes !

Je pensais m'être fait voler ma veste polaire lors de cette soirée, pas de bonne augure avant d'aborder les fraîcheurs du Salar d'Uyuni. Nicolas m'en passe une qu'il avait en rabe. Merci encore Nicolas car sans, il m'aurait été difficile de ne pas tomber en hypothermie ou malade. Mais c'est Mathieu, français en voyage rencontré à Potosi qui me l'a prise dans le bar. Ce jeune homme débordait de vodka à ne pouvoir se souvenir de son prénom... Il me la renverra en FGrance.

Je me souviendrai de l'auberge et de ses charmantes "Maria" qui nous servaient ce bon petit-déjeuner, toujours souriantes, voire hilares et du veilleur de nuit un peu ronchon qui nous dira plusieurs fois, "Porr favorrr, va dormiiirrrr !".

Potosi-Uyuni, 3h30 de bus sur une piste défoncée et poussiéreuse avec de beaux paysages mais c'est aussi dans ces moments là qu'on se souvient de la soirée de la veille et que l'on a quelques regrets quant à l'usage un peu excessif de boissons alcoolisées...

Uyuni n'a aucun intérêt et est même une ville plutôt moche. J'arrive avec Nicolas et Olivia, française, brillante étudiante avec qui nous avons festoyé la veille et décidons de trouver de suite l'agence qui nous emmènera en balade dans le Salar et le Sud Lipez. Nous serons accompagnes de Jessica, allemande de 19 ans, de Rachel, australienne, et de Lior, israélien que nous n'avons pas réussi à dérider en quatre jours... Nous nous étions donné comme challenge de le faire rire mais nous avons échoué, et de belle manière.
Quand Jessica me demande mon âge, elle ne croira bizarrement pas en mes 16 ans. Après lui avoir dit la vérité, elle me dit gentiment :"Oh!, you're old, really old !" Ce qui est dit n'étant plus à dire, me voilà confronté à mon âge "mur". Les trois filles ont entre 19 et 26 ans, les trois mecs entre 30 et 34... Je suis le doyen, respect mais coup de vieux aussi.
Mais il est vrai que si je m'étais retrouvé à 19 ans en compagnie de trentenaires, j'aurais surement pensé également que l'écart était important. Mais Olivia me qualifiera de "trentenaire un peu barré". Un moyen de rester jeune surement, raconter un tas d'âneries...

Le tour propose est de quatre jours, en 4x4, entre le Salar d'Uyuni et le Sud Lipez. Malgré l'affluence, cette région reste sauvage.Nous partons le lendemain.
Plus vaste réserve de sel au monde, elle s'étend sur 12000 km² à quelques 3650 m d'altitude.
Le spectacle est d'une majestuosité rare. On se sent petit face a cette étendue, et quel plaisir de découvrir cet endroit, sans pollution où l'horizon est notre seule limite visuelle.
C'est l'occasion de multiples clichés, les cartes mémoires se remplissent comme nos verres de vodka la veille. Surgissent ici et là quelques rochers, petites montagnes qu'on appelle îles, surgissant de la blancheur éclatante du sol.

Le soir venu, nous sommes aux pieds du volcan Tunupa (culminant à 5432 m).
Le coucher du soleil est surement un des plus beaux qu'il m'ait été donné d'observer. Le volcan, avec ses roches oranger-rouges, grises, noires, ocres prennent des couleurs extraordinaires quand le soleil le frappe de sa couleur couchante. Et que dires des reflets dans les eaux avec le sel autour, les flamands roses !...

Le lendemain, après une soirée tranquille, un peu fraîche autour de jeux de cartes, de discussions et de rhum-lemon-soda, le lever du soleil est magnifique. Nous partons explorer un peu le volcan, observer des momies tranquillement installées dans leur grotte depuis plus de 800 ans.
Nous décidons de monter un peu plus haut afin de voir de plus près le volcan. Mais, pris d'une envie de monter pratiquement en haut, du moins sur la crête qui me permettra de voir le cratère, je me lance dans une marche un peu folle, rapide (le temps m'était compte) et j'atteins la crête, à quelques 5000-5200 m d'altitude. Quel spectacle vu d'ici ! Belle marche mais fatigante surtout à ce rythme. Mes compagnons de route n'ont pas souhaité m'accompagner.
Je redescends au village en courant. J'arrive en bas exténué, sans parvenir à avaler mon repas mais une fois de plus content d'avoir chercher un peu mes limites. Lorsque l'on reprendra la route, une halte me sera nécessaire afin de calmer quelques crampes. Pas assez bu, d'eau.
Notre prochaine étape est moins sympa que la première et le village manque d'âme. Mais pour une soirée ça ira. La balade en voiture était belle.

Nous quittons le Salar et sommes désormais dans le Sud Lipez, terres toujours plus sauvages. Les vues sont encore à couper le souffle, inoubliables. Des successions de déserts avec des roches sculptées par le temps, des étendues d'eaux riches en minerais qui leurs donnent de belles couleurs où séjournent, s'activent, mangent, jacassent des milliers de flamands roses.
En fin d'après-midi, nous sommes aux bords de la Laguna Colorada, lac rouge vif qui bien que couvrant 60 km² ne dépasse pas 80 cm de profondeur, ce qui fait la joie des flamands roses. Mais les rives sont aussi l'objet de couleurs magnifiques.
Le coucher de soleil restera dans ma mémoire et ponctue magnifiquement la journée.

La soirée est fraîche, nous sommes à 4280 m d'altitude, dans une auberge sans chauffage, comme toutes les autres. Heureusement que nous avions prévu le rhum...

Réveillé à 05h00 du matin, il fait - 7°C. Nous partons voir le lever du soleil dans un champ de geysers (à 4850 m). Des souvenirs de Nouvelle-Zélande s'immiscent dans ma tête avec ces geysers, ces fumerolles, ces boues bouillonnantes. C'est toujours aussi majestueux à observer.

Puis c'est autour de thermes (un piscine a été aménagée en plein air) que nous prendrons notre petit-déjeuner, après un bain dans les eaux chaudes (30 à 32°C) alors que le froid sévit toujours, à quelques 4800 m d'altitude et 5°C de température ambiante.
Je me trouve au milieu de nulle-part, prenant mon bain comme si de rien n'était.   J'en redemande !...

Notre route nous mène vers d'autres lagunes, blanches, vertes et à la frontière chilienne où Olivia et Lior nous abandonnent.

Nous reprenons la route direction Uyuni. La route est belle mais très accidentée et longue, J'aurais voulu éviter de remonter à Uyuni avant de redescendre à Tupiza au sud de la Bolivie car je n'en étais pas loin mais il ne m'était pas possible de le faire. Dommage.
A Uyuni, je salue Nicolas qui lui monte sur La Paz. Bonne route mon ami, bon voyage, take care et à la prochaine.

Je suis donc arrive hier soir à Uyuni avec des images plein la tête, de belles amitiés et avec comme sentiment d'avoir découvert un des plus beaux endroits sur Terre.

Je ne pense pas avoir réussi à transmettre mes émotions, mes visions à travers ce récit et je ne parviens toujours pas à trouver un PC assez digne de ce nom pour mettre des photos.
Mais la seule façon de retrouver ces émotions reste encore de venir ici et d'observer ce que la Nature nous a donné, nous a construit au fil de son histoire.
Prenez vos billets, ce n'est pas une suggestion, c'est un ordre !...

Ce soir, après sept heures de bus sur une piste toujours aussi belle et poussiéreuse, je suis à Tupiza qui sera surement ma dernière étape bolivienne, après quoi la dernière aventure sera argentine, d'ici quelques jours.

C'est ce qui s'appelle s'en prendre plein les yeux !

Pace Salute

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Commentaires
N
Y a pas de raison que ton blog soit le seul qui ne soit pas pollué par Pierre Bachelet...<br /> <br /> Alors pour changer un peu:<br /> <br /> Au nord, ct les Corons<br /> La terre, ct le charbon (ou un diamand noir?)<br /> Le ciel, ct l horizon...<br /> Les hommes, des mineurs de fonds<br /> <br /> Tatataaaaaaa (ah merde, ca, c Renaud)
T
Il faut qu'on te prévoit une place en cure de desintoxication ???<br /> <br /> Bisous
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