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Antoine Voyage...
18 août 2008

La Bolivie, La Paz et la Descente de la Mort

Me voila en Bolivie. La route qui y mène passe le long du Lac Titikaka et me donne encore l'occasion d'admirer ces paysages.
Passage à la frontière, simple formalité vite expédiée. Je passe ensuite par Copacabana aux bords du lac mais je décide d'aller directement à La Paz. La simple halte me permet de visiter un peu la ville et sa cathédrale où les boliviens et les péruviens viennent pour bénir leur auto, leur bus, leur camion... Ah, quand les croyances vous gagnent !...
La route ensuite est magnifique. J'aperçois toutes ces montagnes aux sommets enneigés.

J'arrive à La Paz. L'arrivée sur la ville est un spectacle. Je découvre une ville impressionnante, perchée sur les collines.
Située à 3660 m, la différence entre le point haut et le point bas de la ville est de 900 mètres, genoux délicats s'abstenir. Grande ville, elle est donc polluée, bruyante, ultra peuplée. Pentue, les taxis, bus et collectivos ne fument que d'avantage lorsqu'ils grimpent. Difficile d'échapper à une petite bouffée de gasoil ou d'essence bien odorante. "L'air frais des montagnes andéennes" qu'ils disaient dans la brochure !...
Je la visite et essaie d'organiser mon début de séjour bolivien.
Malgré l'altitude, il fait bon et je suis en t-shirt. En soirée, ça se rafraîchit et la polaire devient nécessaire.
La ville compte ses marchands ambulants, ses VW Coccinelles, ses échoppes à touristes, ses marchés très colorés où il fait bon traîner et manger local. Il est possible d'acheter (comme au Pérou) des fœtus de lamas séchés afin de faire de la sorcellerie ou de lire l'avenir. Ils pendent, tranquillement, dans les échoppes, les rues. Très local...

Je rencontre Jérôme, français avec qui je mange un bout et nous partons ensuite boire un verre avec deux autres français. Il faut bien gouter la bière locale. Correcte mais espérons que j'en trouve une meilleure.

Le lendemain, je pars en excursion. "Biking on the Death Road !"... J'ai survécu à la Vallée de la Mort aux États-Unis, pourquoi pas a la Route de la Mort en Bolivie ?
Classée route la plus périlleuse du Monde, elle ne vole pas son Appellation d'Origine Contrôlée. Large de 3,20 m, non goudronnée, elle donne directement sur des précipices de 600 m. Pas question de tomber. Ce serait la dernière chute, pas même le temps d'en imaginer une de plus à ski ou en judo.
Un brin touristique, j'y suis allé pour le cote fun, pour les paysages et pour un peu d'adrénaline.
Petit-déjeuner puis nous partons en mini-bus avant d'arriver au point de départ. Nous sommes à 4700 m d'altitude. Le village que nous devons rallier est à 1100 m après 60 km de descente. Beau dénivelé. C'est de la descente, moi qui ne suis pas un pro (et un fan) de vélo, ça me convient. C'est bien organisé, avec des en-cas afin de reprendre des forces.
La première partie sur route est en bitume puis c'est la piste, caillouteuse, piègeuse. Ils ne mentent pas, le vide est là, il est impressionnant, il semble m'appeler par moments. Les accidents sont fréquents. Une nouvelle route permet désormais aux vélos d'être pratiquement les seuls mais il y a tout de même quelques véhicules.
Le long de la route, des croix témoignent d'accidents, de vies qui ont basculé. Ici, un bus avec 80 personnes. Est-il nécessaire de préciser qu'après 600 m de chute, tous se sont envolés vers une autre vie ? Ici un touriste, ici un autre.
Les chutes ne sont pas rares et il n'est pas une année sans un accident mortel. Déjà deux cette année si j'ai bien compris. Ça invite a la prudence mais mes côtés accroc des descentes et de vitesse l'emportent.
Bien évidemment, je me prends au jeu et je fonce, un peu comme sur une piste de ski, tapant de petites arsouilles à certains moments avec le guide.
Juste avant d'arriver en bas, l'inévitable (bien qu'elle aurait pu être largement évitée...) chute arrive.
Alors que je suis sur la route, j'aperçois une bosse. Un saut à vélo, cool !... mais la bosse n'offrait aucune aire de réception et c'est alors que je me suis dit, en l'air, "Ça va pas l'faire !..." Blam !, chute... Bilan, une épaule bien râpée et les genoux un peu douloureux.
Mais aujourd'hui, ça va mieux, ce n'était donc pas bien grave. Mais ça aurait pu l'être. Mes amis diront que je fais souvent la même chose à skis, prendre une bosse sans savoir ce qu'il y a derrière. Quand est-ce que l'âge qui assagit fera t-il son apparition ?

J'arrive au village et dans un hôtel où une bonne douche, une piscine et un bon buffet copieux m'attendent. Superbe vue, moment de détente, de relâchement.

Mais il est temps de reprendre la route et de faire le trajet en sens inverse, en minibus (no comment).
C'est alors que je réalise encore plus, assis coté précipice combien la route est dangereuse. Il n'est pas rare que, regardant pourtant par la fenêtre, je n'aperçoive plus la route mais juste le vide. Il doit y avoir 30 à 50 cm entre la roue du minibus et le vide. J'ai presque plus peur maintenant. Il faut faire confiance au chauffeur, qui fera cependant une petite embardée, sans gravité mais nous avons tous laisse échapper un long soupir, nous rappelant notre pauvre sort de terrien en proie aux éléments de la nature et aux décisions divines.

Nous arrivons à La Paz en fin de journée, il est 19h30. Encore une bonne et belle journée ! On reçoit les photos prises lors de la journée et un t-shirt "I survived of the death road !" Envoient-ils aux parents le t-shirt "He didn't survive of the death road" en cas de chute ? Ce serait le minimum, c'est dans le prix !

Je mange dans la rue un hamburger local et pars écouter en compagnie de Jose-Luiz, argentin, un spectacle de rue, du rap et du hip-hop. Ces jeunes qui ont sûrement de grands rêves nous offrent un bon show. Mais on est en Bolivie ici, et le concert ne débute pas sans une prière. Les paroles sont également très orientées, pas de "Fuck à Sarko", pas de "Cool à la défonce" mais des messages très religieux. C'est ça l'Amérique du Sud.

Journée tranquille à La Paz avant de repartir en excursion demain, mais là ce sera l'objet d'un prochaine histoire, pour le moment, concentration...

Pace Salute

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Commentaires
J
Antoine! how are you ? (im not good writting english) i still remember the hip hop show in the middle of the stret in la paz (it was in el prado near to the obelisco - of la paz, not buenos aires), and its true, the lyrics was about religion, something like jesus es tu camino, tu salvacion, tu unico amigo... bla bla bla.<br /> i were takin a look to your blog and is really good, congratulations! but i can still found the picture about your shoulder after the death road. how is your shoulder now? after that day i went to titi kaka lake, sucre (were i had a lot a problems to leave the city for the road strikes) a potosì. nice trip. ok i hope to share some beers in plaza serrano in buenos aires. bye!
A
Ici le singe du Lac Titicaca !<br /> <br /> Il a suffit que je me retrouve sans judoka a mes cotés pour que les pick-pocket viennent m'embeter au terminal de bus de La Paz. Je suis actuellement coincé a Sucre a cause des nombreux blocages sur les routes. M'enfin, Sucre c'est pas désagréable a vivre donc... Prochaine etape, Potosi et le Salar d'Uyuni si les greves durent pas trop longtemps. T'as des problemes aussi pour circuler ?<br /> <br /> Et puis, oui... fais gaffe ! C'est vrai que ce serait dommage de mourir a quelques semaines de ton retour en france. Mourir sans avoir mangé un bon camembert et bu un bon vin bourguignon. Quel gachis !<br /> <br /> Bonne continuation en tout cas.<br /> Pace Salute ;)
T
C'est sur qu'on est ravi que tu restes 3 semaines de plus dans des pays où dès que tu prends un bus, il y a une probabilité non négligeable qu'il atterrisse au fond d'un ravin !! Demande au moins aux boliviens de prier un peu pour toi ou au moins pour les chauffeurs de bus, qu'ils restent bien concentrés...<br /> Continue à bien en profiter et essaye de faire un peu attention quand même...<br /> Gros bisous
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