Ayacucho et la Casa Gorriones

04h00 du mat', j'ai des frissons..., je descends de mon bus apres une courte nuit passee dedans. Je devais arriver vers 06h00 alors quand on m'en fait descendre a 04h, je ne sais pas trop ou je suis. J'attends, bouquinant. Ce n'est que vers 05h00 que je demande quand est le bus pour Ayacucho.
"Mais vous etes a Ayacucho !", le ridicule ne tuant pas.
Le reveil plutot matinal, la nuit courte assis dans un bus meles a mon espagnol de huit jours, tout ca n'est pas tres productif.

Je m'installe dans une auberge, me reveillant avec une bonne douche et un bon petit dejeuner. J'entame la visite de la ville. Elle me plait. Comptant un nombre impressionnant d'eglises, une belle place centrale, son charme agit de suite.
Je decide de rester deux jours, ayant reussi a contacter Ben, un des francais rencontre a Lima qui travaille ici dans un orphelinat en tant que volontaire. Je le retrouve le soir et le lendemain, apres une bonne soiree et une nuit courte, je pars decouvrir la Casa Hogar Los Gorriones, un orphelinat cree il y a deja quelques annees par Gil, belge et Chantal, francaise. C'est l'un des rares voire le seul a accepter des enfants handicapes.
Je tombe sous le charme de la structure, du travail accompli ici et je passe la journee a m'investir, a donner un coup de mains.
Le lendemain matin, 05h30 soit une heure avant mon bus pour Cusco, je pars echanger mon billet de bus et decide de rester ici une semaine. Ca m'est apparu comme un besoin, comme evident autant qu'une envie. Apres l'effet "Claude Francois" pour le coup de foudre (je sais elle est nulle...), il y a eu l'effet "3M Super Glue". Et me voila a vivre ici, a me poser une semaine, sans rien attendre en retour, les sourires et les rires des enfants etant largement suffisants et une bien belle recompense de notre investissement.
L'ambiance est tres bonne entre les volontaires (francais, belge, nepalais, anglais) et les soirees qui s'enchainent en temoignent.
Les enfants, orphelins pour certains, avec des parents en prison pour d'autres, ou retrouves dans des endroits et des circonstances atroces notamment pour les enfants handicapes, sont attachants.
Donner un peu de mon temps, de mon energie me plait. Travaillant (mais peut-on parler de travail ?) les matins ou les apres-midi, on passe du temps avec eux entre les activites, les repas et les couchers. De 06h00 a 20h00, il faut du monde pour s'en occuper. 27 enfants vivent ici dont cinq handicapes. Autant dire qu'il y a de l'ambiance mais aussi qu'il faut gerer. Heureusement nous sommes egalement entoures de "senioras" qui font un travail extra.
C'est physique, fatigant (chapeau a ceux qui en ont ou qui en font leur profession) mais quels plaisirs j'en retire !

C'est aussi l'occasion de decouvrir un autre cote du Perou car la realite est la. Il y a de grandes disparites dans le pays (comme dans tous les pays pauvres que j'ai pu traverses) et elle se voit, elle se decouvre. Et peu de stuctures existent.

Apres avoir fait la fete nationale americaine du 04 juillet, c'est aujourd'hui, le 28 juillet la fete de l'Independance du Perou, avec ses innombrables defiles, que ce soit les ecoles, les militaires mais aussi le rectorat, la voirie et je ne sais encore. Mais c'est plus la fete dans la ville qui m'interesse car comme le dirait Brassens, la musique (et les gens) qui marchent au pas, cela ne me regarde pas...
Si je suis en Bolivie le 08 aout je crois, je ferai une troisieme fete nationale en trois pays.

Mais il va falloir repartir et ce ne sera pas sans une certaine emotion car on s'attache vite.
Je suivrai la Casa meme apres mon retour (il y a un site internet) car apres l'avoir decouverte, le projet est tellement beau que l'on a qu'une envie, qu'il perdure.

Mais il faut que j'aille prendre la releve et m'occuper de ces jolis petits monstres, en esperant toutefois que mes trois heures de sommeil ne seront pas trop justes pour y faire face...
De plus, je ne parviens pas a transcrire en mots les emotions, les sentiments que j'eprouve depuis quelques jours alors je prefere m'arreter.

Pace Salute

Comments

[brother]

c'est beau frero. Te voila à faire une autre decouverte du Voyage. Paysages, Cultures, Sensations, Evasion, ... puis Investissement maintenant. Ca ne m'etonne pas de Toi. Tu continues à t'enrichir et c'était bien la le but de ton voyage.
Tu feliciteras et encourageras Gil et Chantal. N'oublie pas de mettre l'adresse de leur site.

Par contre, en tant que "non-fan" de Claude le petit chanteur, je n'ai pas du tout compris ton allusion!... (à l'inverse de celle de Georges).

ciao ciao frero

Frero