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Antoine Voyage...
22 juillet 2008

L'Amérique du Sud, Dernière étape - Le Pérou, Lima et la Jungle

J'entame la derniere etape de mon voyage. Me voici en Amerique du Sud.
Dimanche 13 juillet, j'arrive a Lima, Perou, apres une journee entre les aeroports et les avions. Pour une fois, je me suis un peu organise car arriver ici a 23h00 sans rien avoir reserve, entre les faux et vrais taxis et mon espagnol (no comment) aurait ete un peu galere. J'avais donc pris soin de reserver un lit dans une auberge et, comble du luxe, de leur demander de commander un taxi. A mon arrivee, je recupere mes bagages qui apres tant de vols n'ont toujours pas ete perdus ou oublies. Je sors de l'aeroport et un chauffeur m'attends, une pancarte a la main avec le nom de l'auberge et "Antoine". Cool !
Repos salvateur dans cette vieille maison aux multiples bustes et tableaux, frequentee par une ribambelle de francais de tous ages.
Je pars le lendemain a la decouverte de Lima tout en cherchant des informations sur les bus. Ou vais-je partir ensuite ?
Premier constat, Lima n'est pas tres jolie. J'y passe deux jours et decide de la quitter, sans trop de regrets meme si certains quartiers ne sont pas denues de charme. Je passe la deuxieme journee en compagnie de francais (des jeunes...) avant de prendre un bus de nuit pour La Merced.
J'ai decide d'aller me promener au centre du pays, a l'est de Lima afin de decouvrir la Selva, la jungle peruvienne.
Je retrouve alors les joies du bus, de trouver les stations (non centralisees), les horaires et destinations et les joies du trajet. Un bus de nuit, meme confortable reste, un bus de nuit.  Pas facile de dormir. J'arrive au petit matin apres pratiquement 10 heures de voyage a La Merced ou la ville, calme, sors tout juste de son sommeil. Une brume cotonneuse s'accroche encore a la foret. Je me trouve une chambre tres rudimentaire. Plus aurait ete difficile. Un simple lit dans une piece sur le toit qui malgre l'ouverture dans le mur ne possede pas de fenetre mais pour une nuit, ca ira.
Journee tranquille, a etablir un peu un programme pour le Perou. Je me promene dans la ville, situee au milieu des montagnes et d'une foret luxuriante.
Ah l'espagnol !... La langue est charmante mais je ne la parle pas. Eh oui, le college de Selongey n'offrait que de l'anglais et de l'allemand, le choix se resumant alors a laquelle en premiere langue, laquelle en deuxieme. Il n'est pas toujours facile de me faire comprendre mais j'y arrive tout de meme. J'essaie de m'y mettre, non seulement pour rendre mon sejour plus agreable mais aussi par envie.
Je decide de pousser un peu plus loin et de partir pour Puerto Bermudez. Ernesto, mon ami espagnol (basque) rencontre au Vietnam m'avait parle de cet endroit ou un basque espagnol tient une auberge tres sympa. Je pars de bon matin, a 04h00. Le tajet est long, une dizaine d'heures, non pas en raison de la distance mais de la route qui est en fait une piste. La piste est defoncee, le trajet se fait en 4x4. Ornieres, boue, cours d'eau traverses, y arriver se merite. Mais le resultat est la. Je suis au coeur du Perou, au coeur de la jungle, dans un village ou une vie simple s'ecoule, tout comme la riviere aux bords de laquelle il se trouve avec ses pirogues, ses petits commerces, ses enfants qui s'amusent avec rien, aux vetements dechires, une veillee funebre dans le centre culturel (...).
L'auberge ("Albergue Humboldt") est un havre de paix, tenue par Jesus, ce basque arrive ici il y a plusieurs decennies, fervant defenseur de la foret ayant oeuvre contre la deforestation. Un personnage. Que c'est bon d'etre ici.

Mais une excursion au coeur de la foret est organisee le lendemain. Je rejoins deux familles d'allemands (profs vivants a Lima) avec leurs enfants et je pars le lendemain pour trois jours au coeur de la Selva peruvienne, la Selva Alta Primario.
La zone, y compris la route pour se rendre a Puerto Bermudez n'est soit disant pas des plus sures. Dans cette foret se produit de la cocaine et la riviere est un des lieux de transport, il faut donc etre vigilant. Mais Jesus nous rassure et c'est un peu plus au sud que sont la plupart des laboratoires. Et si on a la benediction de Jesus, que peut-il nous arriver ?!...
Nous sommes dix, ce qui fait donc neuf allemands dont cinq enfants. Ce ne fut pas de tout repos, pour mes oreilles et mes nerfs. Ages entre 4 et 16 ans, ca bouge et ca crie fort ces bestioles qui semblaient parfois plus sauvages que les animaux croises en foret. Mais ils etaient sympas tout de meme.

La premiere journee, nous remontons la riviere en pirogue (le Rio Nazarategi entre autre). L'avantage (il en faut un peu) de voyager avec des enfants est que vider l'eau qui remplie sans cesse notre pirogue s'apparente a un jeu.

Le niveau de l'eau est plutot bas, nous oligeant parfois a alleger de nos poids la pirogue afin de passer certains rapides et zones sans fonds. Nous decouvrons a notre arrivee un village, perdu, ou la vie est bien loin de la notre, meme de Lima. Pas d'agitation. L'accueil est chaleureux. Je suis bien loin des tours pour touristes organises par ces agences onereuses. Non seulement c'est tres economique mais tellement plus vrai, sincere, reel.
Repas local puis je monte me coucher dans ma case qui ne compte qu'un toit, sans porte, sans fenetre (decidement...), sans lit mais avec un semblant de matelas. Alors que j'etais plonge dans mon livre, bien decide a connaitre la fin de l'histoire, j'entends des chants. Je me releve et vais les ecouter. Les chanteurs sont adventistes et travaillent leur chants religieux. Ce n'est certes pas tres juste, pas tres en mesure mais je garderai un bon souvenir de ce moment passe a les ecouter alors que la pleine lune marbrait le ciel legerement nuageux.

Au petit matin, apres une bonne nuit malgre un confort spartiate, nous partons pour une journee de marche en pleine foret. La foret est dense. La encore pas de chemin bien trace, avec pancartes explicatives, marques sur les arbres, anti-derapant a la neo-zelandaise mais un chemin que seuls nos guides peuvent retrouver a travers cette vegetation. Tres peu de touristes viennent ici, environ six a huit fois par an.
J'observe cette flore variee, verte, dense et cherche a voir la faune moins dense que je ne le pensais. Il est possible de voir des singes et meme des pumas mais telle ne sera pas notre chance.
Il suffit parfois que je passe trop pres d'une plante et mon bras se couvrent de fourmis qui ont de l'appetit. D'autres petites bebetes aussi prennent mon corps pour une curiosite culinaire. Mais c'est ca la jungle, non ?
Nous arrivons pour dejeuner a une belle cascade et le bain nous rafraichit.
Puis c'est le trajet retour. Malgre le meme chemin empreinte, je n'ai pas l'impression de repasser au meme endroit, de deja vu tellement c'est riche et varie.

Apres avoir voyager avec un anglais, je voyage avec des allemands. Dire que ca n'a rien a voir serait un euphemisme. L'allemand ne se pose pas de question, met ses gros doigts dans la boite de thon, leche la cuillere de la confiture, se baigne nu et l'enfant qui rote dans le creux de l'oreille de sa mere la fait rire. Mais j'avoue que tout cela m'est bien egal. C'est plus la langue peu chantante qui finissait parfois par avoir raison de moi. Je sais desormais pourquoi je souhaite plus me plonger dans l'espagnol que me replonger dans l'allemand...
Je leur ai avoue assez honteusement avoir appris l'allemand dont je ne saurais a ce jour en faire usage.

Le soir, apres une douche ou plutot un bain dans la riviere, nous avalons un repas toujours aussi local. Une fete a lieu mais elle n'est pas trop pour nous. C'est la communaute qui l'organise. Je suis bien loin des fetes africaines. Les adventistes ne sont pas tres droles. Ils ne boivent pas (theoriquement car ils font un alcool tout de meme) et leur fete consiste a ecouter de la musique tres fort, sans danser. Des enceintes versent une musique saturee qui finit elle aussi pas nous saturer les oreilles. On est loin de la musique peruvienne que l'on entend chaque dimanche aux abords de nos marches en France mais il s'agit d'une variete locale sans gout ni saveur.
Le petit point delicat pour notre nuit fut qu'au petit matin, les enceintes deversaient toujours cette douce musique... Si j'ai reussi a dormir a peu pres correctement, ce ne fut pas le cas des (parents) allemands dont les tetes et humeurs au reveil refletaient leur nuit.

Nous reprenons le trajet inverse, plus simple car nous voguons dans le sens du courant cette fois ci.
Fin de l'expedition, quelle belle balade, quelle belle decouverte.

Une derniere soiree au son de l'allemand et je reprends un bus ce matin pour La Merced. Meme trajet, meme route. Il pleut une partie de la matinee, ce qui rend la piste plus glissante, plus boueuse. Le confort dans la voiture n'a pas change. Nous etions deux sur le siege passager a l'aller, nous sommes quatre sur la banquette arriere au retour. Arrive a La Merced apres neuf heures de route, je me demande si mon epaule droite n'a pas rejoint l'epaule gauche, si mes fesses accepteront encore que je les pose sur autre chose qu'un coussin de plumes.
Mais pas le temps de me pauser de questions, je saute dans un nouveau bus pour huit nouvelles heures, direction Huancayo qui sera plus une ville etape avant de partir un peu plus au sud, a Ayacucho ou je dois revoir un des francais rencontre a Lima qui travaille dans une mission. Puis ce sera Cuzco et le Machu Pichu.
Mais le 28 juillet, c'est la fete nationale, le jour de l'Independance. Ca promet d'etre sympa, un peu moins pour trouver des auberges et pour les prix qui augmentent.
Ce soir, je suis a la Casa de la Abuela... Tout le monde ne comprendra pas mais tant pis, les interesses se reconnaitront...

Decouvrir ce pays est une fois de plus un grand moment de plaisirs. La population, les couleurs, la culture, la musique (car il y en a de la bonne), la nourriture, tout est nouveau pour moi et les decouvertes sont riches, interessantes et variees.
Savoir que ce fut l'un des berceaux d'une des plus grandes civilisastions qu'a connu notre Terre force au respect, rend l'esprit curieux et pousse a la decouverte. Quel plaisir de prendre des photos ici.

Je me dis alors, "es-tu conscient Antoine que le retour approche ?" Je n'y pense pas trop et prefere savourer chaque instant, carpe diem (peut-etre la seule chose que j'ai retenu de mes cinq ans a etudier le latin... Car si mon sympathique college ne dispensait pas de cours d'espagnol, il y avait du latin, que mes chers parents m'ont fortement encourageoforce a prendre comme option...). Et puis, partir pour revenir, revenir pour pouvoir repartir...

Mais les 14 heures de bus et 4x4 et mon reveil matinal de 05h30 me poussent a aller me reposer car il est deja 01h15 du matin.

Pace Salute

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Commentaires
P
j'adore ton blog il est très inétérssant bravo!!
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