Live at Bombay

Et de deux... Deux semaines déjà passées en Inde.

Apres Pushkar, ma route m'a conduit à Udaipur située plus au sud. J'y ai découvert une ville agréable, romantique aux charmes surprenants.
Le lac et ses palais situés au milieu, semblant flotter sur l'eau y sont pour quelque chose. Mais ma bourse de voyageur ne me permet pas d'aller y séjourner. "Plaisir des yeux" comme diraient les africains.
Je me balade et découvre les temples, le palace datant du XVIIème siècle, les ruelles étroites avec ses innombrables vendeurs. La ville est touristique mais sans que ce soit pesant, ouf...

Udaipur mériterait une plus grande halte mais Bombay m'appelle. Je voulais y être en milieu de semaine afin de retrouver Aurélie, une de mes innombrables et charmantes cousines, installée ici depuis un an et demi.
Elle travaille dans la production musicale et est en plein enregistrement d'un album. Il s'agit du deuxième album d'Ameth Male, chanteur sénégalais. Je suis curieux de découvrir cette face que je ne connaissais pas de la musique.
Vous me direz, un sénégalais enregistre en Inde ? Vu qu'il n'est plus possible d'envisager pour un africain (ou même un indien) d'obtenir un visa pour notre chère contrée, qu'il soit artiste, qu'il veuille juste venir visiter sa famille sans vouloir rester (j'en ai rencontre beaucoup en Afrique qui ne peuvent plus venir pour une simple visite, ils font peur, n'est-ce-pas ?) que le plus simple est encore de venir ici.
Il y a des moments où j'ai honte de mon pays. Mon Président, je t'emmerde !

J'arrive de bon matin à Bombay après une nuit passée en bus. Prendre une couchette s'est avéré un bon choix même si ce n'est pas de tout confort étant donne l'état des routes et la conduite des chauffeurs. C'est même dangereux me dira t-on. La porte qui fermait ma couchette était en métal, je me suis cru un moment tel un prisonnier qu'on transfert.

La, c'est bon... Retrouver après un peu plus de deux mois et demi une tête connue, la "famille" est un moment très agréable.
Ma famille a eu l'extrême bonne et délicate idée de me faire passer des chocolats. Bon, il n'y en a déjà plus mais quel régal... Aurélie et Satheesh, son ami, m'accueillent chaleureusement. Bien évidemment on a plein de choses à se dire mais déjà il faut partir au studio d'enregistrement. Je plonge dans cet univers avec délectation, je suis comme un enfant devant un magasin de jouets la veille de Noël. J'admire la technique. La musique d'Ameth Male, composée en collaboration avec Matthias Duplessy résonne dans mes oreilles. Les mélodies sont la, belles, charmeuses avec des influences indiennes qui s'y mêlent. Difficile de ne pas être charme, moi qui adore la musique de cette région de l'Afrique.

Cela fait cinq jours que je suis le travail des artistes et des techniciens tout en alternant avec la découverte de la ville. Je découvre une cousine qui a l'air vraiment dans son élément, manageant l'organisation de tout ça de deux mains expertes, résistant à la pression, aux problèmes et aux différents caractères.
Je pense quitter Bombay demain afin de poursuivre ma route mais je me sens vraiment bien ici.

Les soirées, faut-il en parler ? Elles tournent autour de la musique. Pas une soirée sans une "jam session". Les artistes ne veulent pas s'arrêter de jouer, laissant filer leur créativité musicale, profitant ainsi de ces moments d'échanges pour dialoguer avec instruments et voix. La musique est un langage universel, qui traverse les frontières sans besoin de visa ni de test ADN, n'en déplaise à certains.
Entendre un chanteur du Rajasthan chanter sur un rythme et une musique flamenco me plonge dans mon voyage car selon moi, seul le mélange des cultures et des êtres peut amener une telle créativité et de telles découvertes. Alors mélangeons nous !... On se couche tard, les nuits sont courtes, mais je m'en mets plein les oreilles et profite pleinement de ma cousine et de son accueil en or.

Mais j'avoue que le réveil ce matin, après seulement quelques heures de sommeil pour aller faire du judo à l'autre bout de la ville fut un peu dur. Je pars donc m'entrainer de bon matin et je découvre comme partout jusqu'à maintenant, fidèle à l'esprit du judo, un club accueillant et des judokas avec qui échanger. S'en suit un entrainement de deux heures avec quelques bons randoris.
L'installation, sommaire, consistait dans un premier temps à installer les tapis (du moins ce qui fait office de tapis...), à l'extérieur sur un carrelage. Les chutes sont fermes... L'entraineur, Cawas Billimoria souhaite poursuivre l'échange et m'invite pour un petit-déjeuner chez lui. C'est bon tout ça.
Il essaiera de m'initier et de m'expliquer les règles du cricket, sport national auquel je n'arrive pas encore à trouver le moindre intérêt.
Musique, bonne bouffe, judo, cette ville aura su réunir mes principaux centres d'intérêt, et tout ça en famille. Pourquoi pas une petite plongée dans le Kerala, vers Goa et ses plages paradisiaques pendant qu'on y est ?!...

L'enregistrement est fini et les artistes repartent ce soir. Une soirée plus calme se profile. 
Encore un grand merci à Aurélie et Satheesh pour leur accueil. Je vous invite a venir leur rendre visite, impossible d'être déçu.
Quant a moi, je vais repartir sur les routes chaotiques et poussiéreuses de l'Inde en fredonnant de nouveaux airs.

Pace Salute

Comments

[Joran]

Mes parents envisagent d'aller travailler en inde à Bombay.Je pratique le judo en compétition , je suis en cours de passage de ceinture noire . Puis je avoir des renseignements supplémentaires sur le/les clubs de judo de Bombay
Merci