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Antoine Voyage...
5 juin 2011

Séjour en terre turque

Une semaine de vacances en un an, il m'était devenu une nécessité de prendre l'air.
Le rythme que m'impose et que je m'impose dans cette vie française en devient un peu fou.
Une semaine, je n'ai pas plus à disposition, je ferais avec et je me faisais confiance pour la mettre à profit.

Mon premier souhait était de découvrir le Liban mais les évènements alentours m'en ont dissuadé. Ce n'est que partie remise en attendant que ces peuples et terres aient retrouvé un peu de calme, de sérénité et un peu plus de liberté.
Ce fut alors la Turquie. A seulement 3h de vol de Lyon, bonne période, dépaysement garanti et aux charmes depuis si longtemps vantés par mon amie Ysabel qui a longtemps pratiqué ce pays.

Arrivé à un point de saturation qu'il me devenait difficile de masquer, je "pose" des jours. Mercredi, je prends un billet, départ le samedi. Un sac à dos, un guide et me voilà en vol.
C'est toujours aussi bon de se retrouver au moment de décoller pour une terre inconnue, avec sa part d'excitation mais aussi d'appréhension.

Parti de Saint-Etienne, j'arrive à Istanbul samedi soir, sur Taskim en plein cœur du quartier le plus vivant. Je me trouve une petite chambre (un dortoir dans une auberge de jeunesse) et me voilà installé. Je m'installe ensuite sur Sultanameth au cœur même de la partie la plus historique (et touristique).

S'en suit la découverte d'Istanbul sur trois jours. Je prends la température de la ville, m'y balade à pieds, profitant du beau temps, d'une population accueillante.
Et c'est Aya Sofya, la Mosquée Bleue (Sultan Amhet Camii) qui m'ouvrent leurs portes, les quais d'Emïnoniü et ses sandwichs au poisson, ses pêcheurs du pont Galata qui m'invitent à partager un moment avec eux et avec qui je passe plus d'une heure, soleil couchant à lancer le bouchon. Je me sens très rapidement à mon aise. Auberge de jeunesse, dortoir, je sors de mon confort, idéal pour me vider la tête.

C'est dingue comme j'ai très vite repris mes marques, sortes de réflexes avec mon sac au dos, les sangles dans un sens, l'appareil photo à portée de mains et d'œil. Habits de voyage, lunettes de soleil, bouteille d'eau, je me sens bien, heureux et je ne pense même pas au boulot. Sans téléphone, sans connexion à internet, la vie simple, l'observation et la découverte comme seuls plaisirs. J'ai très vite compris que j'avais fait le bon choix. Je ne me vois vraiment pas en club ou en voyage organisé.

Je prends mon temps, bouquine, et c'est au 2ème jour que je visite le palais de Topkapi. Du XVème siècle, son histoire est riche et le lieu est impressionnant, une multitude d'endroits, des siècles d'histoire. Le sultanat, une sorte de conte qu'on nous raconte aux soirs de notre enfance qui prenait alors un peu vie.

Istanbul est un mix entre l'histoire et le contemporain. Aux croisées de continents, de cultures, d'influences, j'ai été surpris par cette diversité. On est bien loin des stéréotypes que nos (satanés) dirigeants actuels voudraient nous faire adhérer. Ce sont des blonds et des blondes, des yeux clairs, des bruns, des asiatiques et je ne sais encore de ce que peut comporter la palette de notre planète que je rencontre ici.

On y mange bien. Bon, ce n'est pas très light et je comprends l'embonpoint dont souffre une bonne partie des hommes. Leurs desserts sont si gras qu'ils feraient passer une part de kouign amann pour un repas minceur...

Je suis les conseils avisés d'Ysabel, les lieux s'enchainent, Küçuk Aya Sofya, la citerne citadelle, un café turc au café Pierre Loti, en haut de la colline après une traversée de ce cimetière aux célèbres ottomans, le grand Bazaar, sorte de centre commercial géant, bien plus joli que nos affreux centres certes un peu touristique mais si local.

La Cappadoce à 720 km d'Istanbul sera mon étape turque, mon bol d'air.
Située au milieu de l'Anatolie, entourée de montagne, la Cappadoce est digne d'un décor de cinéma, de monde parallèle.
Ses formations rocheuses m'ont carrément bluffé. Et que dire des habitations troglodytes dont certaines placeraient le logement HLM en digne héritier. Les églises sont nombreuses (ce que ne fait pas faire aux hommes Monsieur Dieu !...) et certaines roches ont été creusées sur de nombreux étages.

A peine débarqué de mon bus et fort d'un sommeil de quelques heures seulement car même le confort du bus ne m'a jamais appris à dormir assis..., je rencontre d'autres voyageurs et part marcher dans les vallées alentours. Impressionnantes, je suis face à un spectacle absolument magnifique, unique.
Je suis avec un couple de canadiens, une australienne, un irlandais.  Au programme, des kilomètres de marches mais je ne sens pas la fatigue, discussions, photos, que puis-je demander de plus ?
Ces voyageurs dont certains sont partis pour plusieurs mois me donnent encore plus l'envie de poursuive ma route, de repartir pour plusieurs mois sur les routes du Monde.

Je passe trois jours à Goreme. Après la balade dans les vallées alentours, je passe une journée en circuit organisé pour découvrir la très belle vallée d'Ilhara mais aussi la cité souterraine de Derinkuyu, creusée sur plus de 8 niveaux où vivaient jusqu'à 4000 personnes, un endroit complètement fou à ne pas conseiller aux claustrophobes.
Une dernière journée où je visite le Musée à ciel ouvert de Goreme, complexe d'églises, de monastères et de chapelles mais dont le nombre de touristes en groupe, essentiellement des français, italiens et japonais me presse de visiter au pas de charge et de m'en échapper.
Je pars alors dans la vallée de Brement et pour y aller alterne entre minibus, auto-stop et marche. Faire du stop est assez facile car les turcs sont si accueillants que l'on ne reste pas longtemps le pouce levé.

Mon séjour en Cappadoce s'achève et c'est de nouveau un bus de nuit de 12 heures qui m'attend. Je rencontre une lyonnaise en voyage qui prend le même bus jusqu'à Ankara. Le monde est petit, Lyon me parait grand...

A mon arrivée à Istanbul, je reprends mes marques à Sultanameth et le petit déjeuner avec vue sur la mer de Marmara fut un moment agréable.
Je ne passerais pas cette dernière journée à courir les édifices mais simplement à me promener, écouter de la musique dans la rue, observer les scènes de vie.

Mon voyage s'achève par une soirée à Taksim, lieu si vivant qu'il ferait pâlir la moindre rambla barcelonaise...
Les turcs ont le sens de l'accueil, de la fête, c'est très agréable.
Au retour à mon auberge, les jambes si fatiguées qu'elles ne répondent plus qu'au harcèlement moral que je leurs inflige, je m'effondre dans mon lit, il est 02h du mat'.

Il est temps pour moi de rentrer, fin du voyage mais quel beau moment !
Je me sens reposé, du moins nerveusement. Il a certes fallut que je me fasse violence pour ne pas prendre le large mais ça n'enrichit que le nombre de projets...

Je ne parlerais pas de retour à la réalité car pour moi il y a plusieurs réalités.

Pace Salute

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