Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Antoine Voyage...
6 février 2008

Du Sud au Nord, des cocotiers aux rives du Gange

J'ai quitte Bombay pour descendre un peu plus au sud, à quelques 750 km tout de même.
J'y ai découvert une région encore différente de celles que j'ai pu traverser jusqu'ici.

Goa et ses plages. Cette ancienne enclave portugaise, qui n'a son indépendance que depuis 1961 est chargée de mélanges et d'histoire. Les églises sont nombreuses et les édifices tous aussi différents les uns des autres.
Je découvre Panaji et ses alentours. C'est vert, les plantations nombreuses. Je loue une moto afin de gagner un peu de liberté et de me balader à ma guise, me perdant volontairement à la recherche de temples, d'églises et de paysages variés. Ma monture est peu puissante mais la conduite ici, surtout avec les indiens sur les routes rend quelques fois la balade sportive...

Des que l'on s'approche des plages, ça devient touristique. Je décide, sur les conseils de ma cousine Aurélie, de descendre plus au sud afin de trouver une plage moins touristique et non remplie de raveurs.
Panolem et sa plage aux accents de paradis. Certes les touristes sont là mais le développement et l'afflux de ceux-ci n'a pas saccage le littoral. Ouf !, et c'est tranquille.
Je prends du bon temps (ne serait-ce pas ce que je fais depuis déjà 3 mois ?!...), l'eau est chaude, le sable fin et le soleil brunit ma peau. C'est bon d'être ici et je ne regrette pas d'être descendu dans cette région. L'Inde possède décidément une multitude de visages et il me faudra y revenir, le sud m'appelle, m'invite.

Je passe un moment avec un français, Olivier, photographe qui vient passer deux-trois ans en Inde. Les rencontres sont toujours aussi agréables et les échanges enrichissent mon voyage, remplissent mon esprit, mon carnet de route et mon carnet de contacts.

Weekend en famille, week-end au paradis...
Je retrouve dans un train qui nous emmène un peu plus au sud encore Aurélie et Satheesh, à peine réveillés de leur nuit de sommeil ferroviaire. Là, je découvre avec bonheur, stupéfaction et enthousiasme, avec plaisir et envie leurs lieux de paradis. Leurs terrains bordent de vierges plages, la végétation nous accueille et nous offre même ses fruits.
Les projets sont nombreux et varies, les lieux invitent au farniente, au calme, à la détente et aux repos des nerfs et des âmes. L'endroit où Sateesh a entamé ses constructions sur son terrain nous accueille dans un parfum de baignade, de balade en canoë, de photos de cartes postales, de repas maison avec poissons divers et d'une soirée tranquille.

Imaginez un endroit où vous êtes tel le Robinson sur son île tranquille, vous buvez l'apéritif en regardant la mer, les cheveux encore humides de votre dernière baignade, vous mangez aux lumières du soleil couchant, vous vous endormez au son des vagues s'échouant sur le sable clair et fin avec comme empreintes vos seules traces de pas...
Le réveil, enchanteur m'invite à une baignade immédiate avant de déambuler tranquillement en attendant que les amoureux ne sortent de leur hutte en bambou posée sur la plage.

La journée passe vite et déjà il faut repartir pour Bombay, une nuit dans le train et nous retrouverons l'agitation humaine et frénétique de cette grande ville. Mais quel bonheur d'être venu passer deux jours ici.

Je ne saurais remercier mes charmants hôtes pour m'avoir donné l'occasion de me faire découvrir un tel endroit, me prenant un instant pour un pacha sur son île déserte, privée, sans avoir besoin d'être Président et d'avoir des amis influents pour en bénéficier.
Je vous invite a venir leur rendre visite. J'ai compris lors de mon séjour avec Aurélie le plaisir que l'on peut avoir à faire découvrir à ses amis et à sa famille sa vie, sa ville loin des siens. Cela nous conforte dans ce choix peu évident de s'expatrier et on en tire à juste titre une certaine fierté. Bravo Aurélie pour ton parcours et Merci encore.


Mais le nord m'appelle si je veux découvrir le Népal.
A peine arrive a Bombay où je ne reste que 4 heures et je suis de nouveau dans un train, pour Varanasi. 33 heures de train plus tard (...) et je découvre cette ville mythique campée sur les bords du Gange. C'est une ville où l'on perd ses repères. De nouveau le bruit, la pollution tant sonore qu'olfactive sont bien présents.

Le Gange, fleuve où tout est permis, ou l'on y fait tout.
Je découvre à la nuit les brasiers emportant les corps et les âmes des morts que l'on brûlent à ciel ouvert.
Au petit jour, je repars à la découverte de cette ville. Les crémations sont nombreuses, entre 150 et 200 par jour ! Beaucoup d'indiens souhaitent que la crémation de leur corps soit faite ici, c'est un lieu saint. Les corps recouverts de linceuls de couleurs et de fleurs défilent dans les rues étroites, ils arrivent aux bords du Gange et, après les avoir poser sur l'eau, attendent leur tour, attendant qu'un brasier, qu'un mort ne laisse définitivement sa place sur cette Terre.
Mais la vie continue, des gens se lavent à deux pas des brasiers, d'autres s'y purifient et prient, des enfants tournent autour, jouent, les vaches et les chiens sont également de la partie, ils lèchent et mangent je ne sais quoi, je ne veux pas trop savoir quoi. Les personnes chargées des crémations animent les feux, retournent les corps et tapent dessus comme on s'occuperait d'un barbecue au milieu du mois d'août, sans ménagement, sans précaution particulière.
Les fumées s'envolent et traversent la ville, respirées par tout le monde, s'ajoutant à la pollution des engins mécaniques.

Je suis très loin de ma culture et cette expérience est très enrichissante même si elle laisse un peu un parfum ambigu. Je ne sais toujours pas quoi penser de tout ça. Décidément, l'Inde est un pays particulier et il me faudra un peu de temps avant d'analyser tout ça.

Je pense partir demain soir pour le Népal mais je dois me renseigner car la frontière parait problématique. Je rassure ma famille et mes proches, je ne prendrai pas de risque particulier. Affaire a suivre...

Pace Salute

Publicité
Commentaires
Publicité