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Antoine Voyage...
30 août 2008

L'est de la Bolivie, les Hauts Plateaux du Centre et les Plaines de l'Est

Je quitte La Paz pour descendre un peu plus à l'est, première étape Cochabamba.

Animée et bruyante, Cochabamba est l'une des villes les plus florissantes du pays. On sent de suite la ville riche, dynamique. On le remarque aux habitations, aux véhicules, à la population.
Située à 2560 m d'altitude, le climat est bon, il fait même chaud. La région est verdoyante, aux multiples cultures (blé, mais, orge, luzerne...).
Je découvre la ville tranquillement, récupérant de mes courbatures "lapaziennes".
La ville est connue pour avoir mené un combat contre la Banque Mondiale qui voulait leur imposer un géant américain pour la gestion de l'eau, avec une belle augmentation des prix à la clé. Elle a gagné et en est fière, il y a de quoi.
Mais elle est aussi renommée pour être une ville culinaire, gastronomique. J'avoue être aussi venu pour ça !
Et il est vrai que l'on mange bien ici, que j'ai dégusté de bons plats locaux, fins. Et quel plaisir ces salades de fruits géantes, baignant dans un yaourt maison et saupoudrées de copeaux de noix de coco ! J'en avais fait mon petit-déjeuner, mon quatre heures, mon dessert...
Je découvre une ville aux marchés animés, avec également une multitude de vendeurs de tout et de rien sur les trottoirs des rues.
C'est aussi l'occasion de voir un concert en pleine rue, avec du rap et hip-hop mais aussi du plus classique, le tout ponctué par un feu d'artifices. Je tombe sur d'autres spectacles de rue dans des squares (j'ai loupé Avignon cette année !...), c'est agréable.

Je pars ensuite par un bus de nuit sur Santa Cruz, plus à l'est, à la lisière de la jungle.
Santa Cruz est la ville la plus grande de Bolivie (1,5 Million d'habitants). Dynamique, elle reste décontractée, paisible et n'est pas oppressante comme peut l'être une ville comme Lima.
Je me situe à 415 m d'altitude, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas trouvé à une telle altitude. Là encore il n'est pas difficile de mesurer le niveau de développement, ne serait-ce qu'aux 4x4 et autres échoppes typées européennes. Je visite la ville mais son charme n'opère pas sur moi. J'ai envie d'une petite ville, calme.

Je pars alors pour Samaipata, à l'ouest de Santa Cruz. La ville est petite, agréable et propose de bonnes auberges et de bons restaurants.
Un site pre-inca est l'une des attractions du coin. Je m'y rends et c'est l'occasion d'une belle balade de quatre heures dans un décor très sympa, arboré, préservé, sous un soleil de plomb.
Le site n'était pas extraordinaire bien qu'il n'ait à ce jour pas révélé tous ses mystères.
Le lendemain, le temps est gris et les nuages ont empli le ciel, me privant pour une fois depuis fort longtemps du soleil. Pris d'une flemme, je ne fais rien et passe une partie de la journée à lire.

La région est également connue pour être la dernière demeure d'Ernesto Che Guevara qui avait établi son campement à quelques 250 km au sud-ouest de Santa Cruz, à Ñancahuazú. Mais c'est à La Higuera, non loin de Samaipata qu'il fut capturé et exécuté le lendemain, sans procès, dans une salle de classe, la classe !
Son corps fut emporté à Vallegrande et exposé dans la lingerie de l'hôpital, la classe encore !.
Je me suis demandé si je descendais visiter ces villes, sur les traces du Che mais c'est plutôt à travers un bon livre ou une bonne biographie que j'aimerais découvrir un peu plus l'homme et son combat.

J'ai alors quitté Samaipata la calme et, par un affreux bus de nuit suis arrivé ce matin à Sucre désormais délivrée de ses barrages de manifestants qui la bloquaient depuis plus d'une semaine.
Installé à la dernière rangée (non basculante), le trajet a été fatigant car le bus était vieux, de cette vieillesse qui nous fait nous poser des questions sur nos chances d'arriver sans panne, si les freins vont tenir, si les bruits vont cesser. La route, une piste en fait (en témoigne l'état de mon sac à dos qui ressemblait ce matin à un tas de poussière à la sortie de la soute) était défoncée. Si défoncée que je saute et tressaute, qu'il aurait été possible d'attraper un torticolis, une luxation de l'épaule ou une entorse du genou en restant assis.
Mais ce matin j'ai trouve un lit douillet, dans une chambre d'hôte tenue par Christophe, français et sa femme, fils d'amis bourguignons, pour preuve le kir bu ensemble. C'est bon un p'tit peu d'Bourgogne par ci par là !...

La Bolivie n'est pas un pays calme. La politique actuelle menée par Evo Morales est en proie à devenir une dictature très ancrée à gauche (ça ne plait guère aux américains...) et ça commence à remuer beaucoup de monde. Aux dires de certains locaux, la guerre civile n'est pas loin, du moins des affrontements. Mais l'opposition, si elle prenait le pouvoir imposerait une dictature de droite assez forte également.
Ah, pas facile d'envisager l'avenir avec serenité, que vont-ils devenir, alors qu'ils parraissent si charmants ces boliviens ?
A partir de mardi, Sucre et d'autres régions vont devenir des points de contestations avec manifestations, blocages, grèves. Je pense donc partir lundi... Mais je ne sais encore si le sud où je me dirige sera calme ou non.
La suite de l'aventure le dira...

Pace Salute

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